dimanche 11 juillet 2010

Un long week-end de fiançailles

Samedi

Un WE topissime. Le sourire aux lèvres. Je ne sais pas par où commencer, tellement de choses à vous raconter… Bon je vais continuer mon récit de façon chronologique. J’ai rendez-vous à 10H chez Harshita (avec à 4H du matin; un passage du canapé au lit de Florence et Thomas gentiment prêté pour cause de départ en WE à Rishikesh)

Départ initialement prévu à 11H. On ne part qu’à 13H. En avance au point de rendez-vous, on visite un parc dédié à Vishnou, avec d’énormes statues à son effigie et à celles de ses avatars. Le minibus est là. On y grimpe. Ultra confort, petits rideaux, petits ventilateurs individuels. Toute la famille de la fiancée, Iris, est là : parents, frère, cousins, oncle, tante. Une amie d’Harshita et d’Iris est aussi de la partie : Niha. « Namaste » ! « Nice to meet you »… En route : direction Alwar dans la région du Rajasthan. On fait une halte dans un énorme fast-food indien : Haldiram (déjà expérimenté à Delhi). C’est reparti. La route me berce. Je lutte, car j’ai envie de profiter un maximum du paysage. Je m’endors. Je ré-ouvre les yeux, une bonne demi-heure plus tard et que vois-je… les montagnes. Un paysage magnifique, type paysage de la côte d’Azur, mais en plus vert avec en prime des vaches, des bœufs, des chameaux, des singes, des femmes en sari multicolore faisant la récolte. Bref, un véritable tableau.

Nous traversons Alwar. Notre chauffeur sikh est un fou du volant et a le klaxon facile. Arrivée devant l’hôtel. Accueillis par les cousines de Karan : elles nous mettent sur le front de la poudre rouge, puis nous offrent une rose. Des pétales de fleurs rouges sont jetés du premier étage par une autre cousine. Nous montons dans la chambre d’Iris, elle a rendez-vous à Parlor (salon de beauté) à 19H, il est déjà 18H40. Panique à bord, Iris semble contrariée, énervée, les filles tentent de la calmer, je ne comprends pas grand-chose. Toute le monde fait des allers et venus dans la chambre. Je reste bien sagement dans mon canapé et attends la suite des événements. Iris est partie. C’est OK. On a 10 minutes pour se préparer et la rejoindre. OK. Pas le temps de prendre une douche. Je me sens un peu poisseuse. Un petit coup de déodorant et le tour est joué. On retrouve Iris au salon de coiffure. Elle porte une partie de son sari turquoise-vert. Elle est belle. Ses mains sont une vraie œuvre d’art avec son henné. Les filles en profitent pour se maquiller à leur tour: au moins 20 bonnes minutes. J’observe. La coiffeuse/maquilleuse/habilleuse « installe » la dernière pièce du sari, 3 ou 4 épingles à nourrice et le tour est joué.



Nous retournons à l’hôtel. La cérémonie a lieu au sous sol. Karan est déjà là, assis au milieu de la pièce sur des matelas, avec ses parents de part et d’autre. Un prêtre récite des prières, lui lance du riz, lui colore le front, lui lance des pétales, le fait manger, secoue des billets autour de sa tête… Vient le tour d’Iris. Le père de Karan me fait signe de venir m’assoir à la gauche de la fiancée. Une bonne cinquantaine de paires d’yeux est braquée sur moi. Je deviens toute rouge. Je suis honorée. Le petit couple s’assoit ensuite au fond de la salle. La famille, les amis viennent les saluer, prendre des photos. La scène dure au moins 2 heures. Ils ont l’air de s’ennuyer. Délicieux repas en forme de buffet. Du vin circule, j’hésite longuement avant d’en boire un verre : les femmes en Inde n’ont pas le droit de boire. J’ose. Seuls les hommes se retrouvent accoudés au bar. Les femmes sont donc entre elles assises à papoter. Quelques danses. La cérémonie touche à sa fin. Direction 3ème étage où une super chambre m’attend, avec un vrai lit ultra confort. Je m’endors en quelques minutes.


Dimanche

Nous sommes attendus chez la famille de Karan dans leur Farm House non loin de l’hôtel (20km). Harshita, Niha et Iris n’y vont pas. La future mariée ne doit pas voir le lieu du mariage avant la cérémonie. Solidarité féminine. Je me retrouve seule avec une famille indienne parlant très peu l’anglais. Immersion totale. Sur la route, encore des milliers de choses à voir. Des bœufs et des vaches obstruant la route, ou bien se prenant des bains de boue dans d’énormes flaques profondes tels des hippopotames. Des cochons et des sangliers reniflant les ordures pour y dénicher de quoi se nourrir (pour info les cochons sont sauvages et n’appartiennent à personne, puisqu’il n’y a rien à en tirer : pas de lait, pas de viande…) Avec mon œil de « Marketeuse », j’observe également leur système de publicité dans les campagnes. C’est très drôle car elles sont peintes à même le mur (exemple Pepsi). Les nouvelles campagnes sont repeintes par-dessus les précédentes.

Nous arrivons chez Karan. Belle grande maison (je pensais même qu’il s’agissait de plusieurs appartements). Vue sur les montagnes. On nous offre à boire. La conversation est entrecoupée de longs blancs. La gêne est palpable. Au final ces deux familles ne se connaissent que très peu (1 ou 2 rencontres auparavant) Je me sens moi-même, un peu gênée d’être là. Le père de Karan me tend un cadeau. Je suis encore plus gênée. Il me dit que je ne dois pas l’être et qu’ici il me considère comme sa propre fille. Une magnifique Kurta rouge (sorte de chemise aux manches longues). On descend prendre le petit déjeuner dehors sous les alcôves. Un petit- déjeuner de prince. Je découvre le Kheer, une sorte de riz au lait, en plus liquide, plus sucré, avec plus de lait et des amandes, raisins secs… Un régal.

Nous partons ensuite à Sariska Palace, l’endroit où va avoir lieu le mariage. Un énorme bâtiment datant du 19ème siècle lové au sein des montagnes. Un calme absolu, pas de pollution, plein de verdure. Nous visitons la propriété : les différents types de chambres, les basiques jusqu’aux suites (15 000 roupies la nuit, soit environ 250€, ce qui est en Inde, un très grand luxe)



La visite est terminée. Retour à l’hôtel, on récupère les filles et on repart pour Delhi. On
s’arrête à nouveau déjeuner dans un restaurant typique routier pour les voyageurs, que l’on appelle ici un dhaba. Il est 16H passées ! Ai-je vraiment faim après le petit déjeuner de ce matin ? La gourmandise prend à nouveau le dessus. Un délice pour 3 fois rien. L’hygiène n’est certainement pas de rigueur, mais je m’en fiche, je savoure.




Un WE super. Un dépaysement total. Une chance inouïe d’avoir pu partager un moment si privilégié avec une famille indienne. Avec eux je me sens tout, sauf touriste. La mère de la future mariée m’offre une belle boite de gâteaux typiques. Je suis gâtée, je ne sais comment tous les remercier.

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